« Facteur d’avenir » : sous conditions !

vendredi 16 mars 2007
popularité : 41%

Vous le savez, comme FO, la CFTC, la CGC et, à un degré moindre, la CGT (qui ne s’y est pas opposé), la CFDT a accepté de tirer parti au maximum des possibilités offertes par l’accord « développement professionnel des facteurs » et en particulier sur les volets promotion et perspectives nouvelles de carrière pour les facteurs. Aussi, ceux qui vous invitent aujourd’hui à balayer ce projet auraient été bien inspirés de ne pas le signer, et même de faire valoir leur droit d’opposition à cet « accord scélérat ».

Le schéma « Facteur d’avenir » à Paris 17

La proposition qui est faite repose sur une équipe de 12 facteurs titulaires de leur quartier + 2 facteurs d’équipe en II.I + 1 facteur qualité en II.2.

Ce schéma nous semble cohérent avec une très ancienne revendication CFDT : la professionnalisation reconnue du volant de remplacement en classe II. Rappelez-vous, les facteurs de secteur ont été inventés par la CFDT. On est dans la même logique avec les facteurs d’équipe et les facteurs qualité. Mais avec une différence de taille : c’est la multiplication par deux des effectifs en classe II. Demain 43 agents de Paris 17 seront en C II au lieu de 24 aujourd’hui.

L’autre point positif est qu’il n’y aura clairement ni auto-remplacement ni quartier sécable qui aurait pu faire fleurir la marguerite à Paris 17.

Paris 17 : une organisation du travail sans moyens !

 La future organisation à la piétonne de Paris 17 sera découpée en 6 SAR (Sphère d’autonomie et de responsabilité) et basée sur des quartiers personnalisés à 4.

Le problème majeur réside dans le volet « emplois » qui devrait subir une nouvelle saignée après celle de 2005 (-25) en faisant passer le nombre de quartiers de 171 aujourd’hui à 156 (-15).

Productivité imposée d’en haut ou résultat des accompagnements, le résultat est là et il n’est pas acceptable. La CFDT est en total désaccord et se battra aux cà´tés des agents du 17ème pour défendre l’emploi. Comment parler de QS, d’amélioration des conditions de travail, de tournées allégées pour les agents ayant des difficultés, et en parallèle supprimer 15 quartiers ?

De plus, c’est en totale contradiction avec les chantiers nationaux qui vont s’ouvrir et qui vont forcément impacter les moyens attribués à la distribution. Enfin, cela risquerait de donner le coup de grâce aux 4 jours de RTT toujours maintenus. Rappelons que cet acquis CFDT était à l’origine de 6 jours. Nous devons les rétablir !

 L’organisation du Cedex rencontrera les mêmes difficultés au niveau du volant. Elle serait composée de 9 lignes Cedex, 1 ligne Palais des Congrès, 26 lignes UI - dépà´ts-relais (36 au total).

Volant de remplacement : imposons un troisième facteur d’équipe !

Même si le schéma proposé à Paris 17 s’éloigne heureusement du standard de référence national 10 + 2 + 2 + 1, soit 10 facteurs de quartier + 2 rouleurs en I.2 + 2 facteurs d’équipe en II.1 + 1 facteur de qualité en II.2, la CFDT considère qu’il est notoirement insuffisant. Le volant serait ramené à à peine 20 %, ce qui ne permettrait pas de faire face aux absences et conduirait tout droit à faire des facteurs de qualité des « bouche-trous ».

Pour à la fois respecter la fiche de poste des facteurs qualité à Paris 17 (50/50) et garantir une bonne QS, nous revendiquons un troisième facteur d’équipe, soit + 13 FE. Le volant de remplacement s’appuierait ainsi sur 39 FE + 13 FQ.

Paris 17 : des scénarios mauvais, voire provocateurs !

 Le scénario 1
basé sur un cycle de 4 semaines
travail 6 jours sur 7 sans repos !

C’est le scénario catastrophe qu’a réussi à imposer SUD en banlieue (94) à force de recours juridiques. àƒâ€¡a c’est de l’action syndicale efficace... !

 Le scénario 2
basé sur un cycle de 4 semaines.
1 samedi + 1 lundi-mardi libéré par cycle.

 Le scénario 3
basé sur un cycle de 2 semaines.
2/3 travailleraient 5 jours avec alternativement le lundi ou le mardi de repos. N’importe quoi !
1/3 travaillerait 1 samedi sur 2.

Commentaires CFDT

Ces scénarios sont mauvais, provocateurs pour le premier, incompréhensibles pour le troisième. Le scénario 2 doit pouvoir servir de base à la construction d’une organisation qui réponde aux souhaits des facteurs de Paris 17.

Mais il va falloir sacrément le bouger afin de remettre le samedi sur 2 au coeur de l’organisation et de proposer pour ceux qui le souhaitent des possibilités du type QL 21 (repos DL) ou encore repos DLM sur des cycles différents.

Nous travaillerons avec les agents pour que la consultation de fin mars se fasse sur d’autres bases. En 2005, une proposition CFDT a permis de sauver les 2/3 des samedis sur deux. Du temps est passé et aujourd’hui un tract CGT s’attribue ce résultat. Ce n’est pas grave, seul le résultat compte.

L’exemple de Paris 16

Ce qui vient de se passer à Paris 16 nous conforte dans notre démarche syndicale responsable, force de propositions et de négociations. Alors que certaines organisations syndicales avaient appelé au boycott, 78 % des agents de la piétonne se sont exprimés. Pire, ils ont même plébiscité le scénario issu des propositions de la section CFDT. Preuve que notre « sale boulot », dixit la CGT, était certainement meilleur et plus apprécié que les discours incantatoires, le boycott ou l’obstruction... Si « réfléchir c’est choisir », alors le choix des agents de Paris 16 est clair.

A Paris 17, la CGT a souvent fait référence à Paris 16 (prise de parole + tract). Nous nous permettons, à notre tour, de nous appuyer sur cet exemple et d’inviter les facteurs de Paris 17 à être à¢â‚¬â€œ comme les facteurs de Paris 16 à¢â‚¬â€œ les véritables acteurs de leur devenir.

Avec la CFDT, avoir le choix de ne pas subir

La réunion plénière du 5 mars a marqué le démarrage de la phase de négociations qui se déroulera tout au long du mois de mars. La CFDT ne boycottera pas les rencontres bilatérales qui lui seront proposées. Nous n’adopterons pas la politique de la chaise vide qui n’a jamais servi les intérêts des salariés, bien au contraire. Nous avons des revendications fortes sur ce projet et c’est bien en négociant avec la direction locale que l’on peut faire bouger les choses.

A l’issue de cette phase de négociations, nous espérons que des scénarios présentables auront été élaborés avec les moyens correspondants. Si tel n’était pas le cas, la CFDT n’hésiterait pas à en appeler à la mobilisation sur des revendications précises, sur des objectifs atteignables mais en aucun cas contre « Facteur d’avenir ». Nous avons un souci de cohérence qui, malheureusement, n’est pas partagé par tous. A bon entendeur...

Des revendications ambitieuses

 Maintien de l’emploi à Paris 17 ;
 Augmenter le volant de remplacement avec 50 % de FE en plus ;
 Construire une organisation du travail avec le samedi sur deux comme socle (> 50 %) ;
 Maintien des jours RTT (6 jours) ;
 Garantir des règles de promotion équitables et transparentes ;
 Anticiper à Paris 17 les chantiers nationaux (santé au travail, conditions de travail, temps forfaitaires (habillage...)).

En conclusion

Si nous avons la volonté de tirer le meilleur des possibilités offertes par l’accord « Développement professionnel des facteurs », nous ne sommes aucunement liés par un accord sur le volet organisationnel. Des marges de négociation locales existent.

A Paris 17, nous saurons les saisir pour, avec le personnel, améliorer leur quotidien et offrir des réelles perspectives d’évolution.


Documents joints

Tract complet en PDF