Et maintenant ?

mercredi 30 novembre 2005
popularité : 13%

Les résultats aux élections du CA montrent clairement qu’une majorité des postières et des postiers qui se sont exprimés, ont choisi avant tout de désavouer les décisions stratégiques de la Poste.
A l’heure, où dans notre société, les mécontentements grandissent, les peurs face un avenir incertain se répandent, les agents de le Poste ont tiré le signal d’alarme, en signe d’exaspération.

Elections-sanctions ?..... ne nous trompons pas !
Le choix d’un syndicalisme contestataire dénote avant tout, les doutes, les angoisses liées à la politique de modernisation de la Poste. Les postiers demandent d’être associés plus largement aux décisions, aux accords qui concernent leur avenir.
Pour autant, bien qu’il soient légitimes, ces résultats signifient-ils que l’on doive se contenter d’une posture de dénonciation pour faire avancer les choses ?
A n’en pas douter, ce seul levier de l’action syndicale est insuffisant pour apporter des réponses aux attentes des salariés ?
L’enjeu aujourd’hui, à la Poste, est bel et bien de ne pas reproduire ces schémas destructeurs d’emplois. Le véritable enjeu est de redonner, recréer de l’espoir, non pas en fonction d’une idéologie, mais en tenant compte des réalités et en expliquant la nécessité des réformes. Les changements seront difficiles, mais il est du devoir de chacun, et notamment de la CFDT de dire la vérité, tout au moins, de chercher la vérité et de la dire à des salariés bousculés par les évènements.

La politique de modernisation de la Poste, qui implique l’adaptation de son outil industriel ne sera pas stoppée. L’ouverture totale à la concurrence en 2009, obligera la Poste, sous peine de subir de plein fouet la concurrence à anticiper cette échéance. Pour être capable de relever ce défi majeur qui s’annonce, nous ne pourrons faire, à l’évidence, l’économie de réorganisations que les Postes allemandes, néerlandaises ont faites, en précarisant à outrance et en supprimant beaucoup d’emplois.
De tout temps, des pans entier de notre économie ont été amené à se moderniser, sous peine de disparaître. A chaque fois, sous prétexte de défendre les intérêts de tels ou tels, des organisations syndicales se sont opposées à tout changement. Les conséquences de ces querelles idéologiques, de ces visions corporatistes, ont conduits les entreprises françaises à prendre du retard dans leur adaptation. Dans tous les cas de figures, les principales victimes de ces attitudes jusqu’au-boutistes ont été les salariés.
Réformer, préparer la Poste aux échéances futures, si on peut en comprendre les nécessités, ne peut se faire sans préserver l’emploi, sauvegarder les acquis obtenus de haute lutte et améliorer les conditions de travail.

Ce faisant, la CFDT continuera à promouvoir le dialogue, la négociation, pour obtenir des résultats concrets et pour faire en sorte que tout cela serve, conforte une certaine idée de l’équité et de la solidarité. Le risque étant, que les organisations syndicales responsables, se désengagent, pour éviter de se faire sanctionner électoralement !

Ne tombons pas dans les discours démagogiques, ne sombrons pas dans la facilité pas plus que dans le fatalisme. Ayons le courage de relever pour notre avenir et celui de La Poste les défis qui se présentent !
Tout ne sera pas facile, les salariés de la Poste ne seront pas épargnés par les difficiles adaptations, réorganisations qui jalonnent notre entreprise. Mais sachons préserver l’essentiel, en obtenant des contre-parties sur l’emploi, le service public, les conditions de travail.
« Soyez révolutionnaires, demandez le possible ! » c’est bien ce principe de réalité et de responsabilité qui a toujours été au cà…“ur de notre démarche CFDT. Aux promesses du grand soir, que certains attendent désespérément, nous préférerons les promesses de l’aube qui nous permettrons, patiemment, avec raison d’avancer.
Tenir le cap, avancer, proposer, agir, négocier en tenant compte des réalités reste le leitmotiv de la CFDT. Le souci de l’intérêt général doit être au cà…“ur de nos préoccupations, mais pour cela, la CFDT doit à l’évidence faire à…“uvre de pédagogie pour se mettre en capacité de porter notre message auprès de tous les salariés.
Partir à la reconquête, tel est le défi qui attend aujourd’hui la CFDT, non pas, par un quelconque esprit revanchard mais avec l’ambition de devenir un syndicat incontournable par sa capacité à faire avancer les revendications concrètes.

Alors oui, ces résultats ne règleront rien !

Face au radicalisme « triomphant », La Poste passera en force ses projets, sans négocier ! la CFDT refuse ce schéma, qui nous envoie tous dans le mur.
Car la Paix sociale ne s’achète pas ! ceux qui hier encore, s’opposaient ou dénonçaient les différents accords seront-ils prêts à payer le prix d’un compromis ? ceux la mêmes prendront-ils le risque de porter un accord, de le suivre et de l’expliquer ?

A en juger, par le comportement, les décisions successives de la CGT / SUD majoritaires depuis 1994, la CFDT rejette tout verrouillage du dialogue social par La Poste.
Le temps du mécontentement, les peurs du lendemain doivent se traduire rapidement par la capacité pleine et entière des syndicats de se retrouver, avec pour unique objectif l’intérêt des salariés et l’avenir de la Poste.
Il serait urgent, notamment, de réouvrir les négociations sur l’accord d’accompagnement social qui, dénoncé pour des raisons qui leur sont propres par certains syndicats, devra trouver une issue favorable sous peine de sanctionner les agents.

A la veille d’une année 2006 qui s’annonce mouvementée, souhaitons, tous autant que nous sommes, organisations syndicales, salariés et dirigeants de la Poste, redonner de l’espoir et des perspectives d’avenir à la Poste. La CFDT ne surfera pas sur les désillusions, frustrations, exaspérations qui pourraient naître de l’arrêt du dialogue et des promesses, que certains organisations ont pu laisser espérer au personnel.