Déclaration préalable au CTP du 28 juin 2006

jeudi 29 juin 2006
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Monsieur le Président,

La tenue de ce CTP sur le projet fiduciaire de Paris Louvre amène de notre part un certain nombre de remarques. Tout d’abord, nous constatons que les délais ont été avancés, ne respectant pas ainsi les échéances statutaires, relayant ainsi une demande faite par nos partenaires syndicaux qui n’ont pas daigné nous poser directement la question, préférant demander à la Direction de le faire à leur place. Nous vous avions répondu par la négative. C’est pourquoi nous sommes surpris du maintien de ce CTP, la possibilité de contester ce vice de forme au Tribunal Administratif pouvant être préjudiciable aux agents concernés par le projet soumis ce jour.

D’autre part, si nous comprenons la logique prévalant à l’externalisation des activités fiduciaires, nous sommes particulièrement outrés dans la conduite du changement, qui ne respecte pas les étapes d’un véritable dialogue social constructif. La Direction donne ainsi toute légitimité à un certain type de syndicalisme démagogique, à la recherche systématique du conflit. Pour la CFDT, si la contestation fait partie intégrante de la fonction syndicale, la grève n’en est ni l’alpha, ni l’oméga. Le dialogue social se construit au travers d’un diagnostic des problèmes posés, au travers de la confrontation des points de vue dans la concertation, puis au travers de la négociation. C’est ce respect qui permet l’engagement des parties en présence jusqu’à la contractualisation, par la recherche de compromis et d’un partage des gains de productivité avec les personnels. Malgré la volonté manifeste d’un triumvirat syndical d’écarter la CFDT, dispersant ainsi le rapport de force, nous saurons prendre toutes nos responsabilités dans les réorganisations futures, surtout si elles se font sans respecter les étapes nécessaires.

Enfin, le volet « accompagnement social » nous surprend, par les montants attribués, qui vont bien au-delà de ce qui a pu être négocié et contractualisé. Par exemple, un Chef d’équipe dont l’emploi est supprimé au Louvre, percevra 2500à¢â€šÂ¬, contre 150à¢â€šÂ¬ ailleurs ! Si la CFDT ne commentera pas les conditions dans lesquelles cet accompagnement a été réalisé, faisant encore une fois le lit des révolutionnaires de tous poils, aussi prompts à dénoncer les mesures d’accompagnement qu’à demander la tenue anticipée des CTP pour les valider, par contre la CFDT exige que ces mesures soient étendues à l’ensemble des postiers impactés par une réorganisation à Paris Nord. Il ne saurait, pour la CFDT, y avoir deux poids-deux mesures : un postier de Paris St Lazare est tout aussi noble qu’un postier de Paris Louvre !

Pour toutes ces raisons, la CFDT ne participera pas aux délibérations de ce CTP, ni à ceux qui suivront jusqu’à nouvel ordre, CTP qui ne sont pour nous, qu’un théâtre « chambre d’enregistrement », qu’un simulacre de dialogue social, malheureusement légal. Les enjeux auxquels sont confrontés les personnels méritent un autre traitement.