La désolation

mercredi 31 mai 2006
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Le 11 mai se tenait le CHSCT départemental sur la DRGP Nord. Le bilan d’activité annuel d’un des médecins du travail ( que l’on ne peut taxer de subversif ) est édifiant, même s’il ne nous étonne pas : Augmentation du stress au travail, inquiétudes des agents pour leur avenir professionnel, conditions de travail qui se dégradent... Aujourd’hui, le Réseau Grand Public est malade. A cela s’ajoute le sentiment général marqué par le désenchantement. Plus personne n’y « croit ». Et ce sentiment est partagé par tous, des guichetiers aux chefs d’établissement.

 Les chefs d’établissements sont censés être le pivot central entre les directions et les bureaux, avec une sphère d’autonomie leur permettant d’appréhender les réalités de leur établissement pour organiser le travail. Or, il semblerait que cette autonomie est inexistante : les ordres viennent d’en haut, il faut exécuter !

 Les RGD ont un rà´le de soutien. Aujourd’hui, on nous dit qu’ils (la fonction) n’existent plus dans les bureaux depuis des lustres. Allez donc dire à ces fantà´mes qu’ils sont des boulets dont on doit se débarrasser au plus vite !

 Les chefs d’équipe ne sont évidemment pas oubliés. Non seulement leurs tâches ne cessent d’augmenter mais en plus, les effectifs, à ce poste, sont réduits de moitié. On a même l’exemple à Paris Sud d’un bureau en IV.1 (Paris Etoile) sans chef d’équipe !

 Les guichetiers : Alors que les files d’attentes ne désemplissent pas, en particulier pour les bureaux ZUS ou atypiques, les énièmes RI, non négociés par ailleurs, sont fait avec du moins sur la ligne guichet...Ce n’est malheureusement pas le « plus » sur la ligne commerciale qui change cette triste réalité !

 Les commerciaux ne remettent pas en cause le fait d’avoir des objectifs de vente à atteindre. Avec le conseil, c’est l’un des principes de leur métier. Mais rappelons qu’en tant qu’adultes, donc responsables, ils sont en droit d’attendre de leur hiérarchie autre chose qu’un discours infantilisant de maîtres d’écoles tout droit sorti de la 3ème république...De plus, la CFDT attend dans les plus brefs délais des clarifications sur le commissionnement 2006, suite aux engagements pris par les directions parisiennes et le DEX IdF.

Dialogue social : du discours aux actes !

Le dialogue social est une espèce en voie d’extinction dans le réseau. Les problèmes pourtant ne manquent pas : d’effectifs ; de réorganisations qui imposent aux équipes une flexibilité sans limites ; d’intégrations des équipes locales dans les évolutions postales qui s’apparente au « marche ou crève... » sans reconnaissance et sans contrepartie... Si l’écoute est polie, les réponses concrètes sont bien souvent radicales, ce qui appelle des réactions radicales. Le choix du rapport de force par La Poste est un choix de court terme, dans une stratégie de gagnant-perdant qui renforce la démotivation du personnel.

La CFDT n’a jamais été fermée au dialogue et ne le sera jamais, mais à condition que celui-ci ne soit pas un dialogue de sourds ! La Poste Grand Public change ? Alors c’est l’occasion d’écouter les professionnels du terrain, en améliorant certes l’outil de travail, mais aussi en donnant à ceux-ci l’envie de venir travailler, en respectant les prises de congés, les régimes de travail, en respectant les règles de mutation pour les fonctionnaires, bref, en les respectant ! Mais ce sont aussi les principes mêmes du dialogue social qui ne sont plus respectés. Or, c’est cette base indispensable qui permet d’évoluer, tout en prenant en compte les aspirations et les contraintes des agents ! Le dialogue, ça se construit :


1. Réaliser un diagnostic
, à partir d’un audit indépendant, pour partager la même vision du problème, ce qui ne veut pas dire partager les objectifs assignés au changement. Or, dès cette étape, on dérape fortement.

2. Confronter les points de vue, entre ce que veut faire La Poste, ce que souhaite le personnel : c’est l’étape concertation, qui se limite bien souvent à de l’information de décisions déjà prises. Résultat : ça passe ou ça casse ! Toujours la stratégie du gagnant-perdant !

3. Négocier, non pas dans le cadre traditionnel, mais dans la négociation raisonnée pour aboutir à des résultats concrets, solides, tant pour La Poste que pour le personnel ! Avec les changements de RI imposés ces derniers temps, on peut dire qu’on est encore loin du chemin de la vraie négociation face aux changements.

La CFDT n’accepte pas la façon dont on tente de mener les réorganisations de Wagram, Trinité, Drouot, Capucines et Orgues de Flandres. Si ces projets sont gelés : c’est tant mieux ! ça doit être l’occasion de reprendre les étapes une par une, dans l’ordre !

Alors soyons très clairs : si cette démarche n’est pas respectée, la CFDT boycottera systématiquement l’institutionnel (CHS/CT, CTP) et appellera le personnel concerné à réagir fortement ! Au-delà du dialogue social, c’est aussi et surtout une question de dignité !

Conditions de travail : Faire vivre l’accord du 20 décembre 2005 !

Les remontées des besoins des bureaux, c’est une chose. Mais là encore, on peut, on doit aller beaucoup plus loin que les seules demandes de repose-pieds ou autre...Les aspects matériels ne sont pas seuls cités dans l’accord, il y a aussi l’environnement de travail (lumière, ergonomie, sécurité...) ou encore le stress !
Sur ces sujets d’importance, au cà…“ur des problématiques d’intensification du travail, de vie au et dans le travail, il y a nécessité d’agir fortement : c’est devenu un enjeu de société, alors que l’on parle de plus en plus « d’employabilité » à long terme, afin de changer la perception du mal-être au travail, générant des maladies somatiques.
Bref, on ne doit pas faire dans le bricolage, mais bien s’engager sur un travail de fond, en lien avec le bilan établi par la médecine de prévention ! C’est dans ce sens que la CFDT entend décliner l’accord national au niveau des DRGP Parisiennes (et ailleurs) ! L’occasion de faire vivre, encore une fois, un vrai dialogue social !