Villecresnes est en colère !

jeudi 2 août 2012
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 Après dix ans de bons et loyaux services ;
 Après avoir accueilli près de 20 000 enfants différents (150 000 journées / enfant
réalisées, dont un tiers d’âge maternel) ;
 Après avoir respecté la convention signée chaque année avec la DNAS ;
 Après avoir appliqué une charte de qualité et des objectifs pédagogiques ambitieux ;
 Après dix ans de gestion financière remarquable ;
 Après avoir obtenu près de 100 % de satisfaits, à chaque « sondage qualité »...

... L’association de personnel de la Poste, créée en 2002 avec des représentants de la CGT, de la CFDT et des parents, vient d’être brutalement et cyniquement remerciée au terme d’un marchandage obscur et de procédés relevant du degré zéro du dialogue social...
Elle devra cesser son activité à compter du 31 aoà »t prochain, au terme des vacances d’été qu’elle assure encore cette année.
La Poste a en effet vendu le domaine à la mairie, qui va y implanter, dès la rentrée scolaire, son centre de loisirs municipal, et réaliser au passage une belle opération
immobilière (des logements seront implantés à 20 mètres des espaces de jeux des enfants).
L’association a été tenue à l’écart de toutes les négociations, elle a été totalement ignorée.

Les raisons de la colère

Depuis la création de l’association en 2002, la CFDT est fortement impliquée dans sa gestion. Nous osons penser que le centre de loisirs de Villecresnes apportait une réelle plus-value dans la gestion RH de la Poste, et contribuait au maintien d’un bon climat social dans l’entreprise, en aidant les postiers à concilier vie familiale et professionnelle. Le bon accueil de l’équipe du centre, l’implication des parents, l’adaptation des horaires d’accueil, l’alterna- tive accueil à la journée / séjour, la sécurité et la démarche pédago- gique étaient reconnus. Pour les parents, Villecresnes c’était du lien social, c’était aussi un peu un pro- longement de la famille !

Les enfants, et notamment les plus jeunes, sont accueillis à Vil- lecresnes depuis 1966. Trois gé- nérations de postiers ont connu ce centre, véritable écrin de campagne à 20 kilomètres de Paris.

Les séjours courts à Villecresnes permettaient d’initier les enfants les plus petits (ou les plus timides) à la « colo ». Les tarifs abordables mettaient le centre à la portée de toutes les familles, y compris les plus modestes. Sur le centre, tout était mis en place pour éveiller leur curiosité au travers du loisir : le jardin potager, le poulailler, la volière, la sensibilisation au tri sé- lectif, la mise en place de « conseils d’enfants ».

Quid de la Poste entreprise solidaire ?

Nos dirigeants sont plus enclins à financer des actions d’« affichage », sous couvert d’« exploits sportifs » qui sont bien loin des préoccupa- tions, des contraintes d’organisa- tion auxquelles nous devons nous adapter au quotidien !
Contre cette décision radicale et in- juste, qui illustre la politique menée par le groupe la Poste, faisons savoir que nous ne sommes pas dupes.
Nous affirmons que la Poste n’emprunte pas le chemin de l’entreprise solidaire et responsable. Bien au contraire, elle reproduit, (mais avec dix ans de retard), les erreurs qu’a faites le groupe France Télécom en 2001 à¢â‚¬â€œ 2002, en bradant tout son patrimoine social (certaines struc- tures sont encore aujourd’hui à l’abandon). Elle est en train de « libérer les actifs », avant de passer la
main aux syndicats, pour faire face ensuite aux strictes obligations légales du comité d’entreprise.
Cette décision radicale et injuste dont Forum se garde bien de parler est l’illustration d’une politique purement comptable dont les postiers risquent de faire les frais.

La grande braderie

à¯Â¿Â¼La négociation sur le compro- mis de vente du centre a été menée de la façon la plus obscure. A ce jour, deux mois après la signature, nous n’avons toujours
pas eu connais- sance de l’intégralité des clauses...

Pourquoi ?

Les conditions de la transaction opérée par Poste Immo sont très contestables pour ne pas dire plus.
On peut les assimiler à un cadeau fait par la Poste à la ville... pour remplir 0,0016 % de l’objectif de un milliard d’euros de ventes immobilières !
Qu’on en juge : le centre est vendu au prix du terrain nu. Poste Immo va financer pour la ville des travaux qui ont toujours été refusés à l’association, comme par exemple la mise aux normes du ré- seau d’eau (22 000 euros de fuites
en 2012, 7 000 euros en 2004, 10 000 euros en 2007 payées par
l’association).

Un montage UBUESQUE

Dans le compromis, la Poste s’engage à verser chaque année à la mairie 270 000 euros cash en échange de l’accueil par la ville des enfants de pos- tiers... Et ce, bien sà »r, même si aucun enfant de postier ne vient plus à Villecresnes !
Pire encore : A ces 270 000 euros, et à activité constante, il faudra ajouter la PAS (prestation d’action sociale), soit grosso modo 50 000 euros, le coà »t des transports (non pris en charge par la ville), grosso modo 70 000 euros par an... Tout cela sur le budget social, évidemment.
Faisons maintenant un rapide calcul : actuellement, la journée / enfant coà »te environ 50 euros à la Poste, (y compris les aides en na- ture). Demain, avec le partenariat municipal, et à activité constante, ce sera 80 euros.
A supposer, ce qui est plus que probable, qu’il ne reste plus en 2013, que 40 % des enfants de pos- tiers qui viennent actuellement, on sera à 200 euros par jour et par enfant !
Les parents, mais aussi tous les postiers apprécieront la finesse de la négociation...

Ajoutons que La Poste s’est enga- gée à prendre à son compte l’or- ganisation des transports. En effet, pourquoi pas ? Le problème, c’est qu’il ne suffit pas de payer un transporteur, il faut aussi en assurer le suivi, mettre des animateurs pour accueillir les familles et prendre en charge les mineurs pendant les trajets (c’est obligatoire !), et ça, nos dirigeants l’ont purement et simplement oublié ! Et comme la mairie ne veut pas mettre d’ani- mateurs pour les transports, notre grosse crainte est que ceux-ci ne puissent pas être assurés !

à¯Â¿Â¼Servir la cause des enfants

Malgré ces décisions couperet, l’association a toujours fait prévaloir la cause des enfants.
Elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour que nos enfants puissent continuer à être accueillis dans de bonnes conditions, même si elle sait, hélas, que dans les autres centres qui ont connu le même sort, la continuité de l’accueil n’a guère duré plus d’un an...
Les familles seront contactées par la DNAS et par la ville cet été pour les modalités d’inscription et d’accueil.

Nous encourageons les familles à continuer à confier leurs enfants à la nouvelle équipe, et à profiter de ce centre magnifique, sous certaines conditions :
 la mise en place d’un cahier des charges précis, à respecter par la ville ;
 la création de conseils de parents, postiers et habitants de Villecresnes, pour orienter la vie du centre, la qualité de la restauration ;
 la mise en place de « sondages qualité » indépendants ;
 un contrà´le sur les sommes allouées par la Poste à la ville, au moins aussi rigoureux que celui qui était exercé sur l’association (comptabilité analytique, contrà´le d’un commissaire aux comptes...).
à¯Â¿Â¼

à¯Â¿Â¼Nos exigences

Le bradage de ce centre magnifique, la perte du matériel, des savoirà¢â‚¬â€œfaire... tout cela nous afflige au plus haut point. En cette période morose, cet énorme gaspillage est une faute du groupe La Poste.

Pour sauver ce qui peut l’être, nous exigeons :

  • que les salariés et agents mis à disposition se voient offrir de bonnes conditions de reprise, avec possibilité de maintien dans leur métier, et sur le site ;
  • que les séjours continuent à offrir la même qualité d’accueil (les séjours sont toujours complets depuis 2002 ; or la mairie va supprimer 37 places en hébergement...) ;
  • conserver la même souplesse d’inscription pour les familles (inscrip- tions possibles la veille, parfois le jour même, y compris sur les séjours !) ;
  • que les parents puissent compter sur la DNAS pour assurer l’interface avec la ville ;
  • que la Poste assure la communication et la promotion ; (cette tâche était précédemment assurée par une commission développement au sein du CA) ;
  • que les partenariats continuent (AVEA, AFEH, arbres de Noà« l...) ;
  • la présentation d’un bilan annuel, qualitatif, quantitatif et financier, aux représentants du personnel.

La CFDT, la réponse syndicale d’aujourd’hui

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