Guerre juridique ou paix sociale ?

mercredi 20 juillet 2011
popularité : 10%

Après la Direction-Enseigne de Paris Nord, celle de Paris Sud convoquait ce 12 juillet une CDSP conclusive pour les quatre bureaux concernés par le jugement de la cour d’appel de Paris. Comme au Nord, deux organisations étaient proposées à la signature : une sur la base de cycles et l’autre reposant sur des PT à 35h00 avec Règlement Intérieur d’été, soit une organisation identique à la majorité des bureaux parisiens. Bien que les guichetiers semblent avoir exprimé une préférence pour ce régime de travail , la CFDT a refusé, à l’opposé de FO et l’UNSA-CGC de signer l’accord présenté par la Direction. Cette position a visiblement surpris, aussi nous semble-t-il utile de vous donner quelques explications !

LES RESPONSABLES DE CET IMBROGLIO :

Premier responsable : SUD

Tout d’abord, chacun conviendra que la CFDT n’est pour rien dans le bras de fer juridique que se livrent SUD et La Poste au sujet des 35 heures et dont les salariés sont les otages . Nous nous bornerons à souligner le caractère paradoxal de cette démarche de SUD visant à porter au pinacle l’accord de Février 1999 qu’ils avaient consciencieusement démoli à l’époque.
Aujourd’hui, on appelle au secours la CFDT pour éviter un retour en arrière aux conséquences lourdes pour les personnels, particulièrement dans les bureaux à l’amplitude horaire réduite (augmentation significative du nombre de retoursà¢â‚¬Â¦) Il doit être clair que la CFDT n’a vocation ni à servir de casque bleu dans cette guerre juridique aussi irresponsable que préjudiciable, ni à servir de supplétif pour franchir la barre des 30%

Cette situation est avant tout le résultat de l’action engagée par SUD et c’est donc à cette organisation d’assumer toutes les conséquences de ses actes !

Deuxième Responsable : LA POSTE avec un dialogue social au rabais

Une signature CFDT, arrachée en catastrophe, signifierait que nous ne sommes pas cohérents avec ce que nous avons écrit pas plus tard que la semaine dernière suite aux conflits d’Arts&Métiers/République et Laumière. A cette occasion, nous mettions en évidence les limites du dialogue social pratiqué à l’Enseigne Paris. Car, même s’il existe, c’est un dialogue social Canada-Dry : il se pare de tous les aspects du dialogue social, il ressemble à un dialogue social, mais ce n’est pas un vrai dialogue social !

Et pour cause ! Concernant OTT et prétextant l’échec des négociations nationales fin 2008, les directions parisiennes ont refusé d’engager des négociations au niveau local. Une telle absence de dialogue révélait tout bonnement la voie choisie par la Poste : le passage en force pour cette réforme et celles à venir.

Lesquelles  ? Elles sont nombreuses . 2008, 2009 et 2010 ont été les années de toutes les révolutions à l’Enseigne : « Bienvenue », le 20 heures et le Samedi après-midi, puis OTT et sa modulation du temps de travail. Comme cela ne suffisait pas, il a été décidé d’en rajouter une couche avec ESC et sa certification. Sans oublier les reprises d’emplois, la gestion de l’encaisse des bureaux, une énorme pression sur l’externalisation et le bouquet final : l’arrivée de la téléphonie !

A quel prix ? Très coà »teux en termes de conditions de travail. Les résultats de l’enquête sur la santé au travail menée par la CFDT sur l’Enseigne Parisienne sont sans appel. Après le manque de personnel et le respect des individus, ce sont les horaires de travail qui écrasent les autres difficultés dans le travail, à l’opposé des collègues de banlieue qui souffrent plus des incivilités !

La seule solution pour se sortir de cette situation reste l’ouverture de négociations permettant l’aboutissement d’un accord profitable non à huit bureaux, mais aux cent quatre-vingts que compte Paris.
Nous considérons que ces négociations doivent se faire sans tabous de part et d’autre et prendre en compte les spécificités parisiennes. Leur reconnaissance serait une victoire.

Une victoire pour tous !